Patriarche des moines d’Occident et patron de l’Europe
La vie de saint Benoît nous est connue grâce au récit savoureux que nous en donne le pape saint Grégoire le Grand (590-604) dans ses « Dialogues ».
Benoît naquit vers l’an 480 en Italie, près de Nursie (Ombrie), dans un monde bouleversé par une grande crise des valeurs et des institutions, provoquée par la chute de l’Empire romain d’Occident (476) et par les invasions barbares.
A l’adolescence, ses parents l’envoyèrent poursuivre sa formation littéraire à Rome, mais rebuté par la corruption morale qui régnait dans le milieu étudiant, « sagement ignorant », nous dit le biographe, « et désirant plaire à Dieu seul », il quitta définitivement Rome et se retira dans les montagnes voisines, auprès d’une colonie d’ascètes.
Il allait, par un cheminement providentiel, expérimenter par lui-même les phases successives parcourues par le monachisme depuis ses origines. En effet, après une initiation à la vie d’ascète, le jeune Benoît, pour échapper à une popularité naissante, se réfugia non loin de là, à Subiaco, dans une grotte où il vécut trois ans en ermite dans une solitude absolue, s’adonnant à l’ascèse et à la prière, parvenant à surmonter les tentations de l’esprit et du corps. Cette période de solitude avec Dieu fut un temps de maturation pour Benoît.
Son âme désormais pacifiée, il était en mesure de devenir un bâtisseur de paix pour les autre, et un père spirituel plein de discrétion et de bonté pour les nombreux disciples qu’il attirait. Pour eux il organisa une vie semi-cénobitique (semi-communautaire) en fondant sur place douze petits monastères de douze moines chacun.
En 529, Benoît quitta Subiaco pour s’installer au Mont Cassin, à mi-chemin entre Rome et Naples. Là, dans un site grandiose, il édifia un important monastère de vie cénobitique complète et il y rédigea sa Règle, chef-d’œuvre d’équilibre, de précision et de clarté. Il y mourut le 21 mars 547, peu de temps après sa sœur Scholastique qui, nous dit saint Grégoire, avait elle aussi mené la vie d’une sainte moniale.
Le saint Abbé du Mont Cassin, que Dieu avait gratifié de nombreux charismes, laissait à l’Occident un patrimoine spirituel et culturel qui, au cours des siècles futurs, devait porter d’admirables fruits dans le monde entier.
"ÉCOUTE... TU PARVIENDRAS"
Premier et dernier mots de la Règle de saint Benoît