Le grégorien, chant traditionnel de l’Église latine, étudié par des spécialistes en université, est aujourd’hui considéré comme un trésor du patrimoine artistique de l’Occident chrétien. N’est-ce pas une chance pour l’Église que des monastères, à la demande de Paul VI après le Concile Vatican II, aient choisi de perpétuer cette tradition et d’éviter ainsi qu’elle ne devienne une pièce de musée ?
Quand on se familiarise avec ce chant, on découvre qu’il exprime avec beaucoup de délicatesse les différentes formes de prière : adoration, louange, supplications ou amour filial. La plupart des pièces s’inspirent de l’Écriture Sainte :
le grégorien, c’est la Parole de Dieu mise en musique …
Ce que m’apporte le chant grégorien : c’est la contemplation, car c’est la Parole de Dieu mise en musique. Ce chant exprime un service du Seigneur accompli dans la joie. Il y a vraiment la joie du Seigneur qui est partagée à travers ce chant qui pourtant est pauvre : c’est un chant monodique (à une seule voix) ; il n’a pas toutes les qualités d’un chant polyphonique mais il nous permet d’être très unies, de trouver et de garder cette unité entre nous. Et c’est en même temps un service d’Église que nous considérons comme très important ; nous le gardons avec une grande sérénité, avec une grande paix aussi. Sr A. F.
J’ai d’emblée énormément aimé le chant tel qu’il était chanté ici. Je ne connaissais pas d’autre Abbaye bénédictine, donc je n’avais pas d’élément de comparaison, mais je me souviens que lors de mes visites à l’Abbaye avant d’y entrer comme postulante, j’ai eu, à chaque fois, ce même choc d’émerveillement devant ce chant profond, silencieux presque, aux limites du silence. C’est un chant tellement transparent, et, du coup, tellement priant ! Moi qui avais fait des études de musique, en me trouvant devant un chant si simple et sans harmonie qui le soutenait - sans « frottement harmonique » comme je les aimais tant -, je me suis dit : « Quel dépouillement, et en même temps, quelle prière ! ». Sr. I.
Le chant grégorien fait partie ce cette liturgie qui nous est donnée par l’Église et nous considérons que c’est un véritable trésor et que ce serait dommage de ne pas l’entretenir, de ne pas chercher à l’interpréter toujours mieux. Il aide à retrouver, à redécouvrir le sens du sacré, mais aussi, tout simplement, le sens des mystères du Christ. Sr H.
Le chant grégorien, qui remonte à l’antiquité, est pour moi le chant de l’Église par excellence. Il est splendide sur le plan musical, et en même temps, il nous conserve les paroles de l’Écriture dans la langue que toutes les générations ont employée. Elles l’ont chargé de prière. Le Concile Vatican II encourage tout spécialement les monastères à conserver ce trésor du chant grégorien et de la liturgie latine. Sr B.
J’avais été habituée, en paroisse, à une liturgie populaire, avec guitare etc., mais c’était peut-être trop proche de la vie de tous les jours pour être vraiment le langage que l’on emploie pour s’adresser au Seigneur. Je pense que la liturgie grégorienne permet de faire une rupture par rapport à la vie profane. Elle nous met en contact avec le mystère de Dieu. Le chant grégorien est un contact privilégié avec la parole de Dieu, par la beauté et par la simplicité des mélodies. Notre liturgie, par sa beauté, doit être un reflet de la beauté de Dieu. Rien n’est trop beau pour Lui. Sr M. N.
J’avais été attirée par les psaumes récités recto tono – je me sentais unie au Christ à travers les psaumes, mais pas spécialement par le chant grégorien. Mais comme j’avais la certitude que le Seigneur me voulait ici, je me suis dit avec confiance que j’apprendrai petit à petit à découvrir et à aimer ce chant. Je peux dire aujourd’hui que même si je ne suis pas musicienne, même si je mets du temps à apprendre les mélodies et à les retenir, le grégorien m’a « apprivoisée ». Sr G.